CBHM/BCHM: Eugenic Discourses in French Canada, Diagnostic Politics of Autism in Patient and Parent Associations, and More

The fall issue of the Canadian Bulletin of Medical History/Bulletin canadien d’histoire de la médicine includes several articles that may interest AHP readers. Full details below.

Noddle Pox: Syphilis and the Conception of Nosomania/Nosophobia (c. 1665–c. 1965),” Diederik F. Janssen. Abstract:

Hypochondriac or phobic reactions to venereal disease, specifically syphilis, have invited over three centuries of medical reification and nosological reframing. This bibliographic overview establishes that the early specification and psychiatricization of early modern concepts of melancholy and hypochondriasis, imaginary syphilis or syphilophobia, animated the early respective territorializations of venereology, infectiology more broadly, neurology, and mental medicine. Together with mercuriophobia and a wider emergent clinical sensitivity to sexual angst, the diagnosis, while evidently only sporadically made, functioned as a durable soundboard in the confrontation of emergent medical rationale with various confounders and contenders: medically literate and increasingly mobile but possibly deluded patients; charlatans and putative malpractitioners; self-referral laboratory serology (after 1906); and eventually, through psychoanalysis, the patient’s unconscious. Requiring medical psychology early on, syphilology became and remained self-conscious and circumspect, attentive to the casualties of overdiagnosis, overtreatment, and iatrogenesis. Finally, patient apprehension led to makeshift forms of “moral treatment,” including fear-instilling and placebos

Les phobies ou les réactions hypocondriaques aux maladies vénériennes, à la syphilis tout particulièrement, ont généré de nombreuses réifications médicales et reconfigurations nosologiques au cours des trois derniers siècles. Le survol bibliographique présenté ici montre que les premières définitions psychiatriques des concepts modernes de mélancolie, d’hypocondrie, de « syphilis imaginaire » et de la « syphilophobie » sont à l’origine des découpages territoriaux entre vénérologie infectiologie, neurologie et médecine mentale. Dans un contexte associant la mercuriophobie et une nouvelle sensibilité clinique à l’angoisse sexuelle, le diagnostic (lorsqu’il était posé) agissait comme une caisse de résonance pour les confrontations entre les approches médicales émergentes et divers éléments favorisant la confusion. Parmi ces derniers, figuraient des patients plus ou moins bien informés, des charlatans et de faux professionnels, un laboratoire de sérologie douteux (après 1906) et, via la psychanalyse, l’inconscient des patients. Puisqu’elle nécessitait déjà une psychologie médicale, la syphilologie resta prudente et vigilante à l’égard des victimes de iatrogénèse, de surdiagnostic et de traitements excessifs. Éventuellement, l’anxiété des patients finit par engendrer des formes improvisées de « traitement moral », basées notamment sur la crainte ou les placébos.

“Une plus brillante moisson de citoyens sains et robustes”: Eugenic Discourses in French Canada (1902–10),” Vincent Auffrey. Abstract:

The Association des médecins de langue française d’Amérique du Nord (AMLFAN) was founded in Québec at the turn of the twentieth century. The physicians who convened at the Association between 1902 and 1910 shared a concern for the degeneration of the French-Canadian “race” under the effects of alcoholism, tuberculosis, and syphilis. For hygienists such as Arthur Rousseau and Charles-Narcisse Valin, this state of degeneration called for hygienic measures that would help regenerate and improve the French-Canadian race. While their suggestion that marriages be matched scientifically in order to prevent the transmission of hereditary and acquired defects from parent to offspring may be reminiscent of eugenics, French-Canadian physicians seemed to have no knowledge of Sir Francis Galton – eugenics’ “founding father” – and his work on the topic. This article compares French-Canadian eugenic discourses with Galtonian eugenics in order to shed light on the particularities of the French-Canadian case.

Au tournant du XXe siècle est fondée l’Association des médecins de langue française d’Amérique du Nord (AMLFAN). Parmi les questions scientifiques et d’intérêt professionnel qui y sont discutées, on discerne une préoccupation pour la dégénérescence de la « race » canadienne-française, qui serait causée par les trois fléaux que constituent l’alcoolisme, la syphilis et la tuberculose. Pour certains médecins hygiénistes, tels Arthur Rousseau et Charles-Narcisse Valin, cet état de détérioration exige la régénération, voire l’amélioration, de la race par des moyens hygiéniques – notamment l’assortiment judicieux des mariages afin d’éviter la transmission de tares héréditaires et acquises aux générations à venir. Ces discours ne sont pas sans rappeler ceux de Sir Francis Galton, « fondateur » britannique de l’eugénisme. Toutefois, les propos des médecins rassemblés à l’AMLFAN semblent avoir été conçus en parfaite ignorance de la théorie galtonienne. Cet article propose donc une analyse comparée de ces deux discours afin de mieux cerner les particularités du cas canadien-français.

Incertitude diagnostique et action politique : une association de parents face aux politiques de l’autisme, 1982–2017,” Dannick Rivest and Julien Prud’homme. Abstract:

La définition de catégories diagnostiques comme l’autisme ne fait pas toujours l’unanimité. Elle peut faire l’objet de luttes politiques entre divers acteurs, notamment les professionnel.le.s, les administrations publiques ou les associations de patients. On en sait toutefois peu sur la situation des associations de patients ou de parents dans ces « politiques du diagnostic ». Nous affirmons ici que ces associations sont plus sensibles aux politiques de la définition que l’historiographie actuelle ne le laisse paraître. En analysant le discours et les stratégies de la Société québécoise de l’autisme de 1982 à 2017, nous illustrons le rôle que cette association entendait jouer dans les politiques de l’autisme et nous démontrons que l’adoption par l’État de politiques axées sur le diagnostic a eu pour effet d’intensifier les débats définitionnels chez divers acteurs, y compris les parents.

The definition of diagnostic categories, such as autism, is not always consensual. It can be the cause of political struggles between various actors, including professionals, public administrations or patient associations. However, little is known about the situation of patient or parent associations in these “diagnostic politics.” We assert here that these associations are more sensitive to the politics of definition than is suggested by the current historiography. Through an analysis of discourses and strategies of the Quebec Autism Society from 1982 to 2017, we document the role that this association intended to play in the politics of autism and we show how the adoption by the state of diagnostic-based policies intensify definitional debates in civil society, including among parents.

About Jacy Young

Jacy Young is a professor at Quest University Canada. A critical feminist psychologist and historian of psychology, she is committed to critical pedagogy and public engagement with feminist psychology and the history of the discipline.