
Two articles in the fall issue of the Canadian Bulletin of Medical History may interest AHP readers. Details below:
“En quête de financement pour la création d’une clinique externe et d’un service social comme parachèvement de la désinstitutionnalisation à l’Hôpital Saint-Michel-Archange de Beauport, 1961–72,” by Karine Aubin. Abstract:
La parution du rapport de la Commission d’étude des hôpitaux psychiatriques (rapport Bédard) en 1962 fut longtemps considérée comme un point de rupture dans l’histoire de la psychiatrie québécoise. L’historiographie récente propose une nouvelle interprétation du phénomène de la désinstitutionnalisation au Québec en s’intéressant à des initiatives datant du début du 20e siècle. Dans cette perspective, nous proposons l’hypothèse que le rapport Bédard constitue un levier politique pour obtenir un financement après l’entrée en vigueur de la Loi de l’assurance-hospitalisation en 1961 et que ses recommandations s’appuient sur les changements en cours. Cet article offre une relecture du rapport de la commission en ce qui concerne l’Hôpital Saint-Michel-Archange de Beauport et jette un éclairage différent sur la désinstitutionnalisation au Québec. Pour illustrer les changements organisationnels qui se produisent entre 1962 et 1972, notamment grâce à un nouveau financement public, nous nous appuyons sur les informations contenues dans un dossier médical spécifique.
The release of the report of the Commission d’étude des hôpitaux psychiatriques (Bédard report) in 1962 was long considered a transformative moment in the history of Québec psychiatry. But recent historiography suggests that deinstitutionalization in Québec features initiatives dating back to the early 20th century. Following this line of argumentation, we suggest that the Bédard report was primarily a political tool to obtain funding in the wake of the 1961 Hospital Insurance Act, and that the report’s recommendations built upon ongoing changes. This article proposes a new reading of the commission’s report on Beauport’s Hôpital Saint-Michel-Archange, and offers a new perspective on deinstitutionalization in Québec. Data gathered from medical records help illustrate the organizational changes that occurred between 1962 and 1972 through new public funding.
“Erasing the Personal Baseline: Graphing Responders to Psychiatric Drug Maintenance Therapy,” by Dorian Deshauer. Abstract:
Since the 1950s, the practice of psychiatric drug maintenance therapy has been supported by graphics. Lacking physical markers to identify “responders” to long-term drugs, psychiatrists have used graphics to make the outcomes of their interventions visible. This article identifies changes in the graphical representation of drug responders in psychiatric journals between the mid-1950s and the mid-1990s. It argues that before 1970, psychiatrists assessed patients’ responses in relation to their personal baselines or symptom trajectories. After 1970, clinical trials made it possible to see responders through a statistical lens, as a homogeneous population, decontextualized from its past and having a future consisting of two possible states: relapse or remission. Abstracted from their life’s context, responders became the desired outcome of prescribing protocols that could be applied anywhere. Psychiatry’s graphical language supported an authoritative view of mental health as something to be optimized and maintained with prescription drugs.
Depuis les années 1950, les thérapies psychiatriques qui recouraient aux médicaments s’appuyaient sur des graphiques. Ne pouvant faire état de signes physiques, les psychiatres les utilisaient pour rendre « visibles » les réponses des patients aux médicaments administrés à long terme. Cet article retrace l’évolution des représentations graphiques utilisées dans les revues de psychiatrie pour exposer les réponses des patients à des médicaments entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1990. Avant 1970, les psychiatres évaluaient ces réponses en fonction des caractéristiques personnelles des patients ou de l’évolution de leurs symptômes. Après 1970 cependant, les essais cliniques permirent une démarche statistique, qui traitait les patients sous médication comme une population homogène, sans passé et dotée d’un futur exprimé en termes de rémission ou de rechute. Une fois détachés de leur contexte de vie, ces patients symbolisaient les résultats attendus de protocoles de prescription applicables partout. Ce langage graphique véhiculait une conception dominante selon laquelle la santé mentale peut être améliorée et maintenue grâce à la prescription de médicaments.