A special issue of the Canadian Bulletin of Medical History/Bulletin canadien d’histoire de la médecine dedicated to “Probing the Limits of Method in the Neurosciences” is now online. The issue includes articles that explore the work of Wilder Penfield, the discovery of mirror neurons, the formation of a global community of neuroscientists in the twentieth century, and much more. Titles, authors, and abstracts follow below.
“Probing the Limits of Method in the Neurosciences,”by Frank W. Stahnisch.
“Between Clinic and Experiment: Wilder Penfield’s Stimulation Reports and the Search for Mind, 1929–55,” by Katja Guenther. The abstract reads,
In medicine, the realm of the clinic and the realm of experimentation often overlap and conflict, and physicians have to develop practices to negotiate their differences. The work of Canadian neurosurgeon Wilder Penfield (1891–1976) is a case in point. Engaging closely with the nearly 5,000 pages of unpublished and hitherto unconsidered reports of electrical cortical stimulation that Penfield compiled between 1929 and 1955, I trace how Penfield’s interest shifted from the production of hospital-based records designed to help him navigate the brains of individual patients to the construction of universal brain maps to aid his search for an ever-elusive “mind.” Reading the developments of Penfield’s operation records over time, I examine the particular ways in which Penfield straddled the individual and the universal while attempting to align his clinical and scientific interests, thereby exposing his techniques to standardize and normalize his brain maps.
Souvent en médecine, les domaines de la clinique et de l’expérimentation coïncident et s’opposent simultanément, obligeant les médecins à développer des pratiques pour négocier leurs différences. Le travail du neurochirurgien canadien Wilder Penfield (1891–1976) en est un bon exemple. En analysant soigneusement les quelque 5000 pages de protocoles de stimulations corticales électriques non publiés (et jusqu’ici non considérés) que Penfield a compilés entre 1929 et 1955, j’explique comment son intérêt s’est transformé ; de la production de comptes rendus d’opération et de graphiques l’aidant à naviguer dans les cerveaux des patients individuels, à la construction de cartes cérébrales universelles et à la recherche d’un « esprit » insaisissable. En lisant les développements des comptes rendus d’opération au fils du temps, je montre comment Penfield a conçu les techniques pour standardiser et normaliser ses cartes de cerveau, et j’examine la manière particulière avec laquelle il a réconcilié l’individuel et l’universel tout en essayant de mettre en accord ses intérêts cliniques et scientifiques.
“The Currency of Consciousness: Neurology, Specialization, and the Global Practices of Medicine,” by Stephen T. Casper. The abstract reads,
This article explores the formation of a global community of neurologists between 1918 and 1970. Relying chiefly upon documents located in Anglo-American archives, its argument follows a narrative from money to memory, and posits that this global community of neurologists formed not out of a shared science and medicine of the nervous system, but out of shared dispositions in tastes, values, and culture. The localism and heterogeneity of the science and medicine of the nervous system was in fact so pronounced that neurologists – especially when they worked as “global citizens” – were forced to focus upon their superficial commonalities rather than examine local distinctions. This avoidance of a direct effort to define the content of neurology – or at least to confront their differences – exercised a peculiar influence on the specialty. Neurologists and their “official memory” became negotiated, and even imagined constructs. Consequently, these diverse cultures were ultimately subordinated to dominant economic interests.
Cet article explore la formation d’une communauté mondiale de neurologues entre 1918 et 1970. En s’appuyant principalement sur des archives anglo-américaines, il développe une approche basée sur un récit de l’argent à la mémoire ; et postule que cette communauté de neurologues ne s’est pas formée à partir d’une approche scientifique sur la médecine du système nerveux partagée, mais plutôt en fonction de dispositions communes en matière de goûts, de valeurs et de culture. Le régionalisme et l’hétérogénéité de la science et de la médecine du système nerveux se manifestent à un point tel que les neurologues, surtout lorsqu’ils ont travaillé comme « citoyens du monde », ont été forcés de se concentrer sur leurs points communs plutôt que d’examiner les différences locales. Cette façon d’éviter d’avoir à définir la nature de la neurologie – ou du moins d’avoir à confronter leurs différences – a eu une influence directe sur la spécialité. Les neurologues et leur « mémoire officielle » sont alors devenus des constructions sociales négociées, voire même imaginées ; de sorte que leurs diverses cultures ont ultimement étés subordonnées aux intérêts économiques dominants.
“Arthur Kronfeld’s Psychological Approach to Neuropsychiatry: Philosophical Pretensions or Epistemological Perspicacity?,” by Yazan Abu Ghazal. The abstract reads,
This article explores the formation of a global community of neurologists between 1918 and 1970. Relying chiefly upon documents located in Anglo-American archives, its argument follows a narrative from money to memory, and posits that this global community of neurologists formed not out of a shared science and medicine of the nervous system, but out of shared dispositions in tastes, values, and culture. The localism and heterogeneity of the science and medicine of the nervous system was in fact so pronounced that neurologists – especially when they worked as “global citizens” – were forced to focus upon their superficial commonalities rather than examine local distinctions. This avoidance of a direct effort to define the content of neurology – or at least to confront their differences – exercised a peculiar influence on the specialty. Neurologists and their “official memory” became negotiated, and even imagined constructs. Consequently, these diverse cultures were ultimately subordinated to dominant economic interests.
Cet article explore la formation d’une communauté mondiale de neurologues entre 1918 et 1970. En s’appuyant principalement sur des archives anglo-américaines, il développe une approche basée sur un récit de l’argent à la mémoire ; et postule que cette communauté de neurologues ne s’est pas formée à partir d’une approche scientifique sur la médecine du système nerveux partagée, mais plutôt en fonction de dispositions communes en matière de goûts, de valeurs et de culture. Le régionalisme et l’hétérogénéité de la science et de la médecine du système nerveux se manifestent à un point tel que les neurologues, surtout lorsqu’ils ont travaillé comme « citoyens du monde », ont été forcés de se concentrer sur leurs points communs plutôt que d’examiner les différences locales. Cette façon d’éviter d’avoir à définir la nature de la neurologie – ou du moins d’avoir à confronter leurs différences – a eu une influence directe sur la spécialité. Les neurologues et leur « mémoire officielle » sont alors devenus des constructions sociales négociées, voire même imaginées ; de sorte que leurs diverses cultures ont ultimement étés subordonnées aux intérêts économiques dominants.
“Forced Migration as Public Relations Process? Lothar B. Kalinowsky and the Trans-Atlantic Transfer of Electroconvulsive Therapy,” by Frank W. Stahnisch. The abstract reads,
Research in biological psychiatry during the first half of the 20th century was based upon a wide range of interrelated disciplines, including neurology, neuroanatomy, neuropathology, and experimental biology. The work of German-American psychiatrist and neurologist Lothar B. Kalinowsky (1899–1992) is taken here as an example of how such fields could be combined to produce a highly innovative and multidimensional research program in clinical neuroscience. Kalinowsky functioned exceptionally well in both scientific and clinical cultures despite the marked contextual differences between the Charité in Berlin and his later workplace in New York’s Columbia Medical School. The innovative ideas exemplified by Kalinowsky’s efforts, however, sometimes amounted to a dubious advantage for émigré clinical neuroscientists: they easily led to incommensurable scientific views, and sometimes even resulted in the marginalization of the innovator from existing research programs.
Durant la première moitié du 20e siècle, la recherche en psychiatrie biologique s’est développée à partir d’un éventail de disciplines connexes, notamment la neurologie, la neuroanatomie, la neuropathologie, ainsi que la biologie expérimentale. Le travail du psychiatre et neurologue germano-américain Lothar B. Kalinowsky (1899–1992) témoigne de la façon dont cette interdisciplinarité peut engendrer un programme de recherche en neurosciences cliniques innovateur et multidimensionnel. Au cours de sa carrière, Kalinowsky s’est illustré dans deux cultures scientifiques – d’abord en Allemagne dans le domaine de la neuropsychiatrie, puis en exile de l’autre côté de l’Atlantique suite à son émigration forcée – et ceci malgré les différences contextuelles marquées entre la Charité de Berlin, et le poste qu’il a occupé par la suite à l’École de Médecine de Columbia University de New York. Pourtant, loin d’être largement partagées, les idées novatrices comme celles développées par Kalinowsky se sont parfois avérées problématiques pour les neuroscientifiques cliniques émigrés : elles ont souvent mené à des points de vue scientifiques irréconciliables, ainsi qu’à la marginalisation de ces chercheurs au sein des programmes de recherche déjà établis.
“Nazi Medical Research in Neuroscience: Medical Procedures, Victims, and Perpetrators,” by Aleksandra Loewenau and Paul J. Weindling. The abstract reads,
Issues relating to the euthanasia killings of the mentally ill, the medical research conducted on collected body parts, and the clinical investigations on living victims under National Socialism are among the best-known abuses in medical history. But to date, there have been no statistics compiled regarding the extent and number of the victims and perpetrators, or regarding their identities in terms of age, nationality, and gender. “Victims of Unethical Human Experiments and Coerced Research under National Socialism,” a research project based at Oxford Brookes University, has established an evidence-based documentation of the overall numbers of victims and perpetrators through specific record linkages of the evidence from the period of National Socialism, as well as from post-WWII trials and other records. This article examines the level and extent of these unethical medical procedures as they relate to the field of neuroscience. It presents statistical information regarding the victims, as well as detailing the involvement of the perpetrators and Nazi physicians with respect to their post-war activities and subsequent court trials.
Les questions relatives à l’euthanasie des malades mentaux, à la recherche médicale menée sur certaines parties du corps recueillies, ainsi qu’aux examens cliniques pratiqués sur des victimes vivantes sous le national-socialisme sont parmi les abus médicaux les plus connus de l’histoire de la médecine. Pourtant, il n’existe toujours aucune statistique sur le nombre de victimes et d’auteurs de ces crimes, ou même sur leur identité, leur âge, leur nationalité, ou leur sexe. Ainsi, le projet de recherche de l’Université d’Oxford Brookes sur les « Victims of Unethical Human Experiments and Coerced Research under National Socialism » a établi un portrait global des victimes et des auteurs basé sur un corpus documentaire formé à partir du regroupement d’éléments de preuve de la période nationale-socialiste, des procès d’après-guerre, ainsi que d’autres sources archivistiques. Cet article examine les procédures médicales contraires à l’éthique relatives aux neurosciences. Il présente les données statistiques concernant les victimes, ainsi que l’implication des médecins nazis et des auteurs de ces crimes, en fonction de leurs activités de l’après-guerre, de même que de leurs procès subséquents.
“Imagining and Imaging the Social Brain: The Case of Mirror Neurons,” by Susan Lanzoni. The abstract reads,
In a contemporary setting in which all things “neuro” have great cultural sway, an analysis of the ways in which neuroscience is indebted to the methods and findings of the social sciences has received less attention. Indeed, in the new specialization of social neuroscience, neuroscientists now collaborate with contemporary psychologists and invoke historical psychological theories to help theorize empathy and social understanding. This article examines the overlap between psychological frameworks of social emotion and neuroscience in the case of mirror neurons, discovered in the 1990s. Some neuroscientists purport that mirror neurons underlie the social behaviours of imitation and empathy, and have found support for this view of theories of simulation and embodied cognition. They have also invoked pragmatic and phenomenological approaches to mind and behaviour dating back to the early 20th century. Neuroscientists have thus imported, adapted, and interpreted psychological models to help define social understanding, empathy, and imitation in many imaging studies.
Dans un cadre contemporain où tout ce qui est « neuro » a une grande influence culturelle, une analyse de la façon dont la neuroscience est redevable aux méthodes et aux résultats des sciences sociales a reçu moins d’attention. En effet, la nouvelle spécialisation en « neuroscience sociale » témoigne de cette emprise. Les neuroscientifiques collaborent désormais avec des psychologues, et invoquent les théories psychologiques du passé, afin de développer des théories de l’empathie et de la compréhension sociale. Cet article examine le chevauchement entre les cadres psychologiques de l’émotion sociale et des neurosciences dans le cas des « neurones miroirs » découverts dans les années 1990. Certains neuroscientifiques prétendent que les neurones miroirs sous-tendent les comportements sociaux de l’imitation et de l’empathie, et se tournent vers les théories de la simulation et de la cognition incarnée, ainsi que vers des approches pragmatiques et phénoménologiques du tournant du 20e siècle, afin de défendre leur cause. Même avec l’importance des neurosciences dans le milieu académique et dans la culture populaire, les neuroscientifiques cherchent à importer, à adapter et à interpréter des modèles psychologiques pouvant contribuer à définir la compréhension sociale, l’empathie et l’imitation.
“Reconfiguring the Parkinson’s Personality in the Twentieth and Twenty-First Centuries,” by Dorothy Porter. The abstract reads,
This article explores the historical construction of a bio-psychological model of a pre-diagnostic Parkinson’s Disease Personality. The essay interrogates the historically situated value-laden assumptions about character traits thought to be correlated with neuro-molecular variations measured in the brain. The epistemological security of the bio-psychological model is examined in the light of patients’ own interpretations of their cognitive experiences of creativity, and the meaning of their feeling “emergent” as contrasted to the experience of a static human existence.
Cet article analyse la construction historique d’un modèle biopsychologique de prédiagnostic d’une personnalité psychique relié à la maladie de Parkinson. L’essai interroge les hypothèses reposant sur des jugements de valeur développés par le passé au sujet de la corrélation entre les traits de caractère et les variations neuro-moléculaires mesurées dans le cerveau. La certitude épistémologique du modèle biopsychologique est examinée en considération des interprétations des patients concernant leurs propres expériences cognitives de la créativité, ainsi que de la signification de leurs sentiments « émergents » par rapport à l’expérience d’une existence humaine stable.